Le député-maire de Caen Philippe Duron avait été mandaté pour hiérarchiser les projets de transport suivant leur urgence et leur rentabilité et cela pour limiter les investissements étatiques dans un contexte d'économies.
La commission Mobilité 21, qu'il avait réunie, a fait le choix de classer la LGV Poitiers-Limoges dans ceux à réaliser après 2030 car il "apparaît controversé quant à son intérêt et ses enjeux". Elle recommande par ailleurs d'améliorer la desserte via Orléans.
Les 112 km de LGV sont pourtant les moins chers de tous les projets, c'est le seul pour lequel l'enquête publique a débutée et les collectivités limousines ont d'ores et déjà financé des parts de la LGV Tours-Bordeaux qui aurait dû leur profiter.
Les préconisations sont identiques à celles des associations anti-LGV, ainsi l'association Urgence POLT relève que "la toute première priorité est accordée à l'amélioration des performances du réseau existant" quand la CRI (riverains) loue "le triomphe du bon sens". Le Conseil général de la Vienne, opposé au projet, a tout simplement supprimé les délibérations sur la LGV de l'ordre du jour suite à la publication du rapport Mobilité 21. Quant au président du Conseil général de la Creuse il s'est réjoui de l'abandon de ce projet "grotesque".
Du côté des porteurs du projet, Jean-Paul Denanot, le président du Conseil régional, "n'imagine pas que le Limousin soit écarté de la grande vitesse" et le chef de l'opposition régionale, Raymond Archer, "fait confiance à François Hollande, originaire de la Corrèze pour qu'il y ait le plus Hollande". Ce dernier a déclaré le 9 juin dernier qu'il "suivait le dossier de près".
A la suite de la publication du rapport, Jean-Paul Denanot, Philippe Nauche, député-maire de Brive, et Alain Rodet, député-maire de Limoges, ont sollicité un entretien avec le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, qui s'est tenue le 3 juillet. A la sortie, les élus se sont dit "optimistes" et ont évoqué le rôle de coordination des préfets pour assurer le financement de la LGV, laissant entendre que le projet était loin d'être enterré... L'annonce des arbitrages du Gouvernement sera rendue le 9 juillet.
Sur l'ensemble des projets ferroviaires en France, seule la LGV Bordeaux-Toulouse a été classée dans ceux à réaliser avant 2030. Ainsi, la LGV Grand Centre Auvergne, qui aurait aussi pu concerner le Limousin (voire même provoquer l'abandon du barreau Limoges-Poitiers puisqu'elle aurait aussi permis une desserte de Limoges en 2 heures) a aussi été reléguée après 2030.
Ce report a provoqué la colère du sénateur PRG du Cantal, Jacques Mézard, qui a déclaré "on ne peut pas mettre le Massif Central a l'écart de la vie de la nation, il y a des gens qui y vivent". Les écologistes ont élaboré un contre-projet consistant à aménager les voies du Centre et du Massif Central. Ce contre-projet coûterait 6 milliards d'euros contre 13 milliards pour le projet initial (plus d'informations très bientôt).