Construite dans le cadre d'un partenariat public-privé (PPP), la LGV Tours-Bordeaux, qui ne doit entrer en fonction qu'en 2017, est la propriété de Liséa, contrôlée par le groupe Vinci qui percevra 6000 € de droits de passage à chaque train en échange du financement de la moitié de la LGV. Le problème c'est que Liséa est aujourd'hui au bord de la faillite et que la cessation de paiement vis-à-vis des entreprises participant à la construction de la ligne n'est plus qu'une question de jours.
En effet, les banques refusent de prêter à Liséa à cause du contentieux qu'elle entretient avec la SNCF. Cette dernière, notamment en raison des droits de passage (2.5 fois plus élevés que sur la ligne Paris-Lyon), refuse d'appliquer les termes du contrat de concession à savoir 19 trains par jour. La SNCF souhaiterait plutôt se limiter à 15 trains par jour de peur de ne pas les remplir. Liséa en appelle maintenant à l'arbitrage de l'Etat pour forcer la SNCF à tenir les engagements pris en 2011 car, seuls, 15 trains par jour ne permettraient pas de combler les coûts de fonctionnement de la ligne, d'où la frilosité des banques.
Les raisons de la volte-face de la SNCF quatre ans après sont multiples : désintérêt pour le train au bénéfice du covoiturage, prévisions de trafic trop ambitieuses dans l'enquête publique, gain de temps marginal en multipliant les arrêts intermédiaires mais également une hausse du prix du billet de 20 % ... liée au droits de passage de Liséa