Premier épisode. 16 janvier 2015.
Comme MétroLim vous le révélait, des collectivités situées le long du POLT décidaient d'attaquer le projet de LGV Limoges-Poitiers devant le Conseil d'Etat. Le président du conseil général de l'Indre, le maire de Châteauroux et président de l'agglomération castelroussine soutenus par les deux sénateurs du département, tous UMP, ont annoncé qu'ils déposaient un recours, premier du nom, reposant principalement sur des considérations de rentabilité et d'utilité. D'autres collectivités, plus au sud de la ligne POLT, pourraient d'ailleurs leur emboîter le pas ...
Deuxième épisode. 18 janvier 2015.
Ancienne présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal est loin de compter parmi les partisans du projet de LGV entre les capitales poitevine et limousine. Aujourd'hui ministre de l'Ecologie et ministre de tutelle du secrétaire d'Etat aux Transports, signataire de la déclaration d'utilité publique, elle réalise un lâchage en règle du projet dans une déclaration à l'AFP. Elle critique un financement "déséquilibré" et "non acquis", la rénovation de la ligne existante qu'elle juge "plus efficace" et ajoute avoir agi uniquement par "solidarité gouvernementale", étant toujours opposée à ce projet. Par ailleurs, elle précise que les recours déposés "ont de bonnes chances d'obtenir satisfaction".
Troisième épisode. 29 janvier 2015.
La Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT), de longue date opposée au projet, annonce avoir déposé un recours devant le Conseil d'Etat critiquant un "défaut d'utilité publique" et mettant en avant les graves problématiques de rentabilité de la ligne, déjà critiquée dans un rapport de la Cour des Comptes datant de l'automne 2014.
Quatrième épisode. 30 janvier 2015.
Le conseil général de la Vienne, par le biais d'un vote, a expressément demandé à l'Etat de retirer la DUP sous peine de déposer un recours devant le Conseil d'Etat pour "excès de pouvoir". L'assemblée critique ce projet qui empêcherait un renforcement des liens entre les deux villes par la réalisation du doublement de la RN 147 du fait de l'emprise de la LGV ainsi que la rénovation de la ligne TER reliant Limoges et Poitiers, un véritable tortillard. Elle en profite pour rappeler qu'elle a émis un avis défavorable sur le projet et qu'elle ne participerait en aucun cas à son financement.
Avec deux recours devant le Conseil d'Etat et probablement bientôt un troisième, aux chances qualifiées de "bonnes" par la ministre de l'Ecologie, elle-même signataire de la déclaration qui est contestée, on peut dire que la réalisation de la LGV Limoges-Poitiers est plus que jamais incertaine ...